Abolition de la monarchie au Québec - De l'importance du débat sur les institutions politiques du Québec

Sherbrooke, le jeudi 23 novembre 2023 - Il y a bientôt un an, l'Assemblée nationale du Québec adoptait à l’unanimité un projet de loi visant à reconnaître le serment prévu par la Loi sur l’Assemblée nationale comme seul serment obligatoire pour siéger au Parlement. Cette avancée démocratique a été obtenue grâce à la collaboration de tous les partis politiques de même qu’à une forte mobilisation citoyenne, menée notamment par la Coalition pour l’abolition de la monarchie au Québec (COPAM-QC). Il ne faudrait toutefois pas confondre cette première victoire avec l’objectif final, soit l’abolition complète de ce régime politique archaïque au Québec. L’organisation d’une première journée d’étude consacrée à la monarchie britanno-canadienne, ce samedi 25 novembre 2023, a pour objectif de jeter les bases d’une réflexion sociopolitique essentielle à la remise en question de ce qui constitue, paradoxalement, l’un des fondements de notre démocratie.

Comprendre la nature de la monarchie brinanno-canadienne
L'objectif principal de cette journée d'étude vise à mieux définir, connaître et comprendre la nature du régime monarchique qui a cours au Québec et au Canada. Les participantes et les participants auront donc l'occasion d'entendre l'historien Gilles Laporte décrire l'impact de la monarchie à travers l'histoire notre histoire. Puis André Binette, avocat à la retaire et ex-conseiller juridique du gouvernement québécois, en compagnie de Marc Chevrier, professeur de sciences politiques à l'UQÀM, présenteront quant à eux les différents enjeux constitutionnels sous-tendus par le régime politique actuel. Enfin, l'avocat et ex-député québécois Alexis Wawanoloath, lors d'une séance présidée par Ghislain Otis, professeur de droit à l'Université d'Ottawa, donnera une conférence sur la nature de la relation qu'entretiennent les nations autochtones avec la Couronne.

Selon Daniel Turp, président de la COPAM-QC, la tenue de cette première journée d'étude s'inscrit pleinement dans la mise en oeuvre du plan stratégique adopté par la COPAM-QC en mai dernier : « Nous avons l'ambition de contribuer à la mobilisation sociopolitique nécessaire afin de voir naître un régime républicain, animé par des valeurs telles que la démocratie, le respect des droits fondamentaux, et en particulier l'égalité entre les citoyen·nes, puis la séparation de l'État et des religions. Mais avant de définir l'avenir, il faut bien comprendre le présent. C'est ce à quoi cette journée d'étude sera consacrée ». 

L'impact réel de la monarchie au XXIe siècle
L'autre grand volet de la journée d'étude permettra d'analyser l'impact réel contemporain de la monarchie sur le Québec et le Canada. Ainsi, une conférence assurée notamment par Marie-Anne Alepin, présidente-générale de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, portera sur les coûts de la monarchie. De même,  Éric Normandeau, conseiller senior chez Léger 360, dressera le portrait des opinions publiques canadienne et québécoise face à la Couronne. Enfin, Xavier Barsalou-Duval, du Bloc Québécois, Alexandre Leduc, de Québec solidaire et Méganne Perry Melançon, du Parti Québécois, présenteront les nouvelles initiatives qui proposent leur formation politique respective afin de voir le Québec continuer de cheminer vers l'abolition complète de ce régime politique dépassé, rejeté par la très grande majorité des pays à travers le monde.

Quant à Etienne-Alexis Boucher, secrétaire-général de l'organisme, qui reconnaît que l'enjeu lié à la nature du régime politique en place ne compte que très rarement parmi les préoccupations premières des citoyennes et des citoyens, souvent davantage préoccupé·es par des enjeux touchant leur quotidien tels l'économie, la santé, l'éducation, la culture ou l'environnement par exemple, il juge cependant que l'on ne peut faire l'impasse sur ces importantes réflexions : « Considérant l'impact global qu'a un régime politique sur l'organisation d'une société, il est primordial de prendre le temps de réfléchir à ces questions. Et c'est ce que nous avons la volonté de faire au cours des prochaines années, en s'appuyant sur une démarche non-partisane, progressive, originale, extraordinaire et décolonialiste ».

Précédent
Précédent

Atteinte à la réputation de l'artiste multidisciplinaire Franck Sylvestre - La mise en demeure ignorée, les procédures judiciaires vont de l'avant

Suivant
Suivant

Financement des opposants à la Loi 21 - Toronto renonce à porter appel du jugement Chalmers